Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE SÉNATEUR.

Ayez pitié de nous et de notre bourgeoisie ! Sickingen est intraitable dans sa colère ; il est homme à tenir parole.

LE CONSEILLER.

Devons-nous abandonner nos droits et ceux de l’empereur ?

LE CAPITAINE.

Si nous avions seulement des gens pour les soutenir ! Mais à présent nous pourrions périr, et l’affaire n’en serait que plus mauvaise. Nous gagnerons à céder.

LE SÉNATEUR.

Demandons à Gœtz de parler en notre faveur. Il me semble déjà voir la ville en flammes.

LE CONSEILLER.

Faites entrer Gœtz.

GŒTZ.

Que veut-on ?

LE CONSEILLER.

Tu ferais bien de détourner ton beau-frère de son entreprise séditieuse. Au lieu de t’arracher à ta perte, il te précipite plus avant, en s’associant à ta chute.

GŒTZ, bas à Élisabeth, qu’il a aperçue à la porte.

Va ! Dis-lui de forcer l’entrée sur-le-champ, et de venir ici, mais sans faire aucun dommage à la ville. Si les coquins font résistance, qu’il emploie la force. Peu m’importe de périr, s’ils sont tous égorgés avec moi.

Une grande salle de l’hôtel de ville.

SICKINGEN, GŒTZ.
Tout l’hôtel de ville est occupé par les cavaliers de Sickingen.
GŒTZ.

C’est un secours du ciel ! Cher beau-frère, comment viens-tu donc, si désiré et si inattendu ?

SICKINGEN.

Ce n’est pas un sortilége. J’avais envoyé deux, trois messagers, pour apprendre ce que tu devenais : à la nouvelle de leur parjure, je me suis mis en marche. Maintenant nous les tenons.