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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/259

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être cela ne se ferait-il jamais ? » Les princes et les seigneurs ne devraient-ils pas lui savoir gré de s’être fait volontairement le chef d’une multitude effrénée, pour contenir sa fureur et sauver tant d’hommes et de propriétés ?

ÉLISABETH.

Tu es un bienveillant avocat… S’ils le faisaient prisonnier, s’ils le traitaient comme rebelle, et que sa tête grise… Lerse, j’en perdrais la raison.

LERSE, à part.

Tendre Père des hommes, envoie le sommeil à ses membres, si tu ne veux donner aucune consolation à son âme !

ÉLISABETH.

George a promis d’apporter des nouvelles. Mais il n’osera pas faire comme il veut. Ils sont moins libres que des prisonniers. Je sais qu’on les observe comme des ennemis. Le bon George ! Il n’a pas voulu se séparer de son maître.

LERSE.

Le cœur m’a saigné, quand il m’a renvoyé. Si vous n’aviez pas besoin de mon secours, tous les dangers de la mort la plus honteuse ne m’auraient pas séparé de lui.

ÉLISABETH.

Je ne sais où est Sickingen. Si je pouvais seulement envoyer un messager à Marie !

LERSE.

Écrivez toujours, je me chargerai de la lettre. (Ils sortent.)

Près d’un village.

GŒTZ, GEORGE.
GŒTZ.

Vite à cheval, George. Je vois Miltenberg brûler. Voilà comme ils observent la convention ! Va, dis-leur ma résolution ! Les incendiaires ! Je les abandonne. Qu’ils prennent pour chef un bohémien et non pas moi. Vite, George ! (George s’éloigne.) Je voudrais être à mille lieues d’ici, et couché dans la plus profonde prison de la Turquie. Si je pouvais sortir de leurs mains avec honneur ! Tous les jours je les contrecarre ; je leur dis les