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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/304

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soldat est entré chez moi, pour acheter du tabac : je l’ai questionné. La gouvernante, si brave et si prudente femme qu’elle soit, est cette fois hors d’elle-même. Il faut qu’il y ait bien du mal, pour qu’elle se cache tout d’abord derrière sa garde. La citadelle est remplie de troupes. On croit même que la gouvernante veut s’enfuir de la ville.

LE CHARPENTIER.

Il ne.faut pas qu’elle s’éloigne ! Sa présence nous protége ; nous lui procurerons plus de sûreté que ses moustaches. Et, si elle maintient nos droits et libertés, nous la porterons sur nos bras ! (Survient un fabricant de savon.)

LE FABRICANT DE SAVON.

Vilaines affaires ! Mauvaises affaires- ! Il y a du trouble et ça va de travers…. Gardez-vous de rester en place, qu’on ne vous prenne aussi pour des révoltés.

SOEST.

Voici les sept sages de la Grèce.

LE FABRICANT DE SAVON.

Je sais qu’il y en a beaucoup qui s’entendent secrètement avec les calvinistes ; qui crient contre les évêques ; qui ne craignent pas le roi. Mais un fidèle sujet, un vrai catholique…. ( Toute sorte de gens se joignent à eux insensiblement et prêtent l’oreille.)

VANSEN.

Dieu vous garde, messieurs ! Qu’y a-t-il de nouveau ?

LE CHARPENTIER, bas.

N’ayez point d’affaire avec cet homme : c’est un mauvais drôle.

JETTER.

N’est-ce pas le secrétaire du docteur Wiets ?

LE CHARPENTIER.

Il a eu déjà beaucoup de maîtres. Il a commencé par être écrivain, et, comme un maître le chassait après l’autre, à cause de ses friponneries, il se mêle de faire le notaire et l’avocat, et c’est un pilier de cabaret !

[Le peuple afflue en plus grand nombre et se forme en groupes.)



VANSEN.

Vous