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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/306

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VOIX.

Parlez ! parlezI On n’entend pas de ces choses-là tous les jours.

VANSEN.

Voilà comme vous êtes, vous autres bourgeois ! Vous ne vivez qu’au jour la journée ; et, quand vous avez hérité votre métier de vos pères, vous laissez le gouvernement disposer de vous à sa guise. Vous ne vous enquérez ni des coutumes, ni de l’histoire, ni du droit d’Un prince ; et, grâce à cette insouciance, les Espagnols vous ont jeté le filet sur les oreilles.

SOEST.

Qui songe à cela, pourvu qu’on ait le pain quotidien ?

JETTER.

Que diable ! Pourquoi aussi personne ne vient-il à propos nous dire ces choses-là ?

VANSEN.

Je vous les dis à présent. Le roi d’Espagne, qui possède par hasard toutes les provinces à la fois, ne doit pas néanmoins les gouverner autrement que les petits princes qui les possédaient autrefois séparément. Comprenez-vous cela ?

JETTER.

Expliquez-nous….

VANSEN.

C’est aussi clair que le jour. Ne devez-vous pas être jugés selon les lois de votre province ? D’où viendrait cela ?

UN BOURGEOIS.

Sans doute !

VANSEN.

L’habitant de Bruxelles n’a-t-il pas d’autres lois que celui d’Anvers ? celui d’Anvers que celui de Gand ? D’où viendrait donc cela ?

UN AUTRE BOURGEOIS.

Par Dieu !

VANSEN.

Mais, si vous laissez ainsi les affaires aller à la dérive, on vous fera bientôt voir autre chose. Fi ! ce que n’ont pu faire Charles le Hardi, Frédéric le Brave et Charles-Quint, Philippe le fait maintenant par les mains d’une femme !



SOSST.