Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/335

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faire quelque chose ! C’est pure bonne volonté, s’ils m’aiment.



CLAIRE.

Tuas été sans doute aujourd’hui chez la gouvernante ?

EGMONT.

Oui.

CLAIRE.

Es :tu bien avec elle ?

EGMONT.

Il le semble. Nous sommes gracieux et empressés l’un pour l’autre.

CLAIRE.

Et dans le fond du cœur ?

EGMONT.

Je lui suis attaché. Chacun a ses vues particulières. Cela ne fait rien à la chose. C’est une excellente femme, qui connaît son monde, et serait assez pénétrante quand même elle ne serait pas soupçonneuse. Je lui donne beaucoup à faire, parce qu’elle cherche toujours des mystères derrière ma conduite, et que je n’en ai aucun.

CLAIRE.

Aucun absolument ?

EGMONT.

. C’est à dire, une petite réserve : avec le temps, tous les vins déposent du tartre dahs les tonneaux. Cependant Orange est pour elle une préoccupation plus grande encore, et une énigme toujours nouvelle. 11 s’est fait la réputation d’avoir toujours quelque secret, et maintenant elle cherche constamment sur son front ce qu’il peut méditer ; sur ses pas, la direction qu’il va prendre.

CLAIRE.

Est-elle dissimulée ?

EGMONT.

Elle est gouvernante, et tu le demandes !

CLAIRE.

Pardon, je voulais dire : est-elle fausse ?

EGMONT.

Ni plus ni moins que toute personne qui veut parvenir à ses fins.