Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/408

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


11 me l’a dicté lui-même, et j’ai dû appeler mes gens danscette galerie.

CARLOS.

J’entends ! Ah ! je vous tiens, mon petit monsieur. Ceci lui casse le cou. Qu’on m’appelle un sot, si je ne tiens le drôle en prison dans deux jours, et s’il ne part pour les Indes avec le premier transport.

CLAVIJO. .

Non, Carlos ; l’affaire n’en est plus où tu penses.

CARLOS.

Comment ?

CLAVIJO.

J’espère, par son entremise, par mes ardentes sollicitations, obtenir-mon pardon de l’infortupëe.

CARLOS.

Clavijo !

CLAVIJO.

J’espère abolir tout le passé, relever ces ruines, et, par là, aux yeux du monde et aux miens, redevenir un honnête homme.

CARLOS.,

Que diableL Es-tu tombé en enfance ? On s’aperçoit toujours que tu es un savant…. Te laisser duper ainsi ! Ne vois-tu pas que c’est un plan grossièrement arrangé pour te faire tomber dans le panneau ?

CLAVIJO.

Non, Carlos, il ne veut pas du’mariage ; ils y sont opposés ; elle ne veut plus entendre parler de moi.

CARLOS.

C’est très-bien calculé. Non, mon ami, ne le prends pas en mauvaise part, mais j’ai vu quelquefois, dans les comédies, berner de la sorte un gentilhomme de campagne.

CLAVIJO.

Tu m’offenses. Je t’en prie, réserve ton esprit pour mes noces. Je suis résolu à épouser Marie, librement, par inclination. Toute mon espérance, toute ma félicité, repose sur l’idée d’obtenir qu’elle me pardonne. Et alors, adieu l’orgueil ! Comme autrefois, je retrouverai le ciel aux genoux de ma bien-aimée ; toute