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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/407

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veut lui prendre la main, Beaumarchais la refuse.) Clavijo, seul.

Quel soudain changement dans mon sort ! On est ivre, on rêve !… Cette déclaration, je n’aurais pas dû la donner. Cela s’est fait si vite ! si brusquement ! Comme un coup de tonnerre ! (Entre Carlos.)

CARLOS.

Quelle visite as-tu reçue ? Toute la maison est en mouvement. Qu’y a-t-il de nouveau ?

CLAVIJO.

C’est le frère de Marie.

CARLOS.

Je m’en doutais. Ce chien de vieux domestique, qui était autrefois au service de Guilbert, et que je fais jaser à présent, sait déjà depuis hier qu’on l’attendait, et ne m’a rencontré qu’en cet instant…. Il est venu ?

CLAVIJO.

L’excellent jeune homme !

CARLOS.

Nous en serons bientôt délivrés. J’ai déjà préparé les voies…. Que nous a-t-il donc proposé ? Un duel ? une réparation d’honneur ?… Était-il bien vif, le jeune drôle ?

CLAVIJO.

Il m’a demandé une déclaration, portant que sa sœur ne m’avait donné aucun sujet de la quitter.

CARLOS.

Et tu l’as écrite ?

CLAVIJO.

J’ai cru que c’était pour le mieux.

CARLOS.

Bien, très-bien ! N’y a-t-il rien de plus ?

CLAVIJO.

Il insistait pour le duel ou la déclaration.

CARLOS.

Le dernier parti était le plus sage. Qui risquerait sa vie contre cet aventurier ridicule ? Et a-t-il demandé le papier violemment ?



CLAVIJO.