Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/417

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QUATRIEME.

L’appartement de Clavijo.

CARLOS, seul.

C’est fort bien fait de nommer d’office des curateurs à l’homme qui, par sa prodigalité ou par d’autres extravagances, montre que son esprit est dérangé. Si les magistrats prennent ce soin, eux qui s’inquiètent d’ailleurs assez peu de nous, comment ne le ferions-nous pas pour un ami ? Clavijo, tu es dans de fâcheuses circonstances !… J’espère encore ! Et, si seulement tu as conservé la moitié de ta docilité d’autrefois, il est temps encore de te préserver d’une folie, qui, avec ton caractère vif et sensible, ferait le malheur de ta vie et te mettrait avant l’âge au tombeau. Il vient. (Entre Clavijo. Il est rêveur.)

CLAVIJO.

Bonjour, Carlos.

CARLOS.

Quel triste et douloureux bonjour ! Viens-tu avec cette belle humeur de chez ta fiancée ?

CLAVIJO.

C’est un ange ! Ce sont d’excellentes gens !

CARLOS.

Cependant vous ne vous presserez pas si fort de faire la noce, qu’on n’ait pas le temps de se faire broder un habit ?

CLAVIJO.

Raille ou ne raille pas, on ne verra point parader d’habits brodés à notre noce.

CARLOS.

Je le crois bien.

CLAVIJO.

La satisfaction mutuelle, l’harmonie des cœurs, seront tout l’ornement de la fête.