Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/438

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Me voici !… Quelle angoisse m’environne !… Quel frémissement me retient ! (La musique se fait entendre pour la troisième fois et continue. Les hommes, portant les flambeaux, se mettent en mouvement devant la porte. Trois autres viennent se joindre à eux, et se rangent, pour entourer le cortége, qui sort de la maison. Six hommes portent le brancard, sur lequel est le cercueil couvert. Guilbert et Buenco s’avancent en grand deuil. )



Clavijo, s’avançant. Arrêtez !

GUILBERT.

Quelle voix ?

Clavijo. Arrêtez ! (Les porteurs s’arrêtent. )

BUENCO.

Qui se permet de troubler, ce pieux cortége ? .

CLAVIJO.

Posez le cercueil.

GUILBERT.

Ah ! . ^

BUENCO.

Misérable ! Tu n’es pas au bout de tes forfaits ? Ta victime n’est pas en sûreté contre toi dans le cercueil ?

CLAVIJO.

Laissez ! Ne provoquez pas ma fureur ! Les malheureux sont redoutables. Il faut que je la voie. (Il enlève le drap mortuaire. Marie, vêtue de blanc, est couchée, les mains jointes, dans le cercueil. Clavijo recule et se cache le visage.)

BUENCO.

Veux-tu l’éveiller, pour la tuer une seconde fois ?

CLAVIJO.

Misérable railleur !… Marie ! (Il se prosterne devant la Mère. Beaumarchais parait. ) ’

BEAUMARCHAIS.

Buenco m’a quitté. Elle n’est pas morte, disent-ils. Il faut que je la voie, malgré Satan. Il faut que je la voie. Des flambeaux ! Un.convoi !… (Il accourt, voit le cercueil, et tombe, muet de douleur : on le relève ; il est comme évanoui. Guilbert le soutient.) Clavijo, qui est de l’autre côté du cercueil, se lève.

Marie ! Marie !



Beaumarchais, avec emportement. C’est sa