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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/465

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avez-vous, ma mère ? Comme vous êtes pâle !

MADAME SOMMER.

C’est le dernier jour de ma vie ! Mon cœur ne peut supporter cette épreuve ! Tout, tout à la fois !

LUCIE.

Grand Dieu !

MADAME SOMMER.

L’époux.... l’image.... celui qu’elle attend.... qu’elle aime.... c’est mon époux ! c’est ton père !

LUCIE.

Mère ! bonne mère !

MADAME SOMMER.

Et il est ici !... 11 se jettera dans ses bras, dans quelques instants !... Et nous ?... Lucie, il faut partir.

LUCIE.

J’irai où vous voudrez.

MADAME SOMMER.

Sur-le-champ.

LUCIE.

Venez dans le jardin. J’irai à la poste. Si seulement la voiture n’est pas encore partie, nous pouvons, sans congé, sans bruit.... pendant qu’enivrée de bonheur....

MADAME SOMMER.

Que, dans toute la joie du revoir, elle l’embrasse.... lui ! Et moi, dans le moment où je le retrouve.... pour jamais ! pour jamais ! (Entrent Fernand et le Domestique.)

LE DOMESTIQUE.

Ici ! Ne connaissez-vous plus son cabinet ? Elle est hors d’ellemême. Ah ! quel bonheur que vous soyez revenu !

(Fernand passe, en jetant les yeux sur Mme Sommer.)

MADAME SOMMER, à part.

C’est lui ! c’est lui ! je suis perdue !

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