Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/470

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Permettez, permettez, ô monsieur !....

FERNAND.

Es-tu heureux ?

L’intendant. Ma femme vit, j’ai deux enfants.... et vous revenez !

FERNAND.

Comment avez-vous administré ?

L’intendant.

De telle sorte que je suis prêt à vous rendre compte sur-lechamp.... Vous serez surpris de voir comme nous avons amélioré le domaine.... Oserai-je vous demander quel a été votre succès ?

FERNAND.

Silence !... Dois-je te dire tout ? Tu le mérites, vieux complice de mes folies !

L’intendant.

Dieu soit loué, que vous ne fussiez pas chef de bohémiens ! Sur un mot de vous, j’aurais saccagé et brûlé.

FERNAND.

Écoute.

L’intendant. Votre femme ? votre fille ?

FERNAND. ’

Je ne les ai pas trouvées. Je n’ai pas osé pénétrer moi-même dans la ville, mais je sais, de source certaine, qu’elle s’est confiée à un marchand, un faux ami, qui, sous promesse de plus forts intérêts, lui a soutiré et dérobé les capitaux que je lui avais laissés. Sous prétexte de se retirer à la campagne, elle s’est éloignée du pays et a disparu ; il est vraisemblable qu’elle soutient péniblement sa vie par son travail et celui de sa fille. Tu sais qu’elle avait assez de courage et de caractère pour l’entreprendre.

L’intendant.

Et vous voilà revenu ! Il faut vous pardonner d’être resté si longtemps.

FERNAND.

J’ai couru beaucoup de pays.



L’intendant.