Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/49

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IV.

SOPHIE, ALCESTE.

(Âlceste est en habit habillé, sans chapeau et sans èpée.)

ALCESTE.

Pardonnez-moi, madame, si je suis importun.

SOPHIE.

Vous plaisantez, monsieur Alceste : cette salle est pour tout le monde.

ALCESTE.

Je sens que je suis maintenant pour vous…. comme tout le monde.

SOPHIE.

Je rie vois pas comment Alceste pourrait s’en plaindre.

ALCESTE.

Tu ne le vois pas, cruelle ? Je devais essuyer ce traitement !

SOPHIE.

Excusez-moi, monsieur ! Il faut que je me retire.

• ALCESTE.

Où donc, Sophie ? Où donc ?… Tu détournes le visage ? Tu me refuses ta main ? Sophie, est-ce que tu ne me connais pas ? Regarde, c’est Alceste qui te supplie de .l’entendre.

SOPHIE.

Malheur à moi ! Comme mon cœur, mon pauvre cœur est troublé !

ALCESTE.

Si tu es Sophie, demeure !

SOPHIE.

Je vous en prie, épargnez-moi ! Il faut, il faut que je m’éloigne.

ALCESTE.

Cruelle Sophie ! Eh bien, abandonnez-moi !… Dans ce moment, me disais-je, elle est seule ; tu touches à ton bonheur. Maintenant, espérais-je, elle te dira quelques mots d’amitié. Oh ! fuyez, fuyez !…. C’est dans cette chambre que Sophie me laissa voir, pour la première fois, les plus belles flammes ; que