Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Attends un peu, Alceste, je te la revaudrai !… Tu sortiras de la maison ! Moi, un bon ami, me jouer un tour si infâme ! Si j’osais seulement le traiter à son tour comme il le mérite ! Mais ma fille !… Oh ! cette diantre d’affaire va de travers ! Et je la trahis pour une lettre de baptême ! (Il se prend à la perruque.) Maudite tête de bœuf ! Es-tu devenu si radoteur ? La lettre ! l’argent ! la fourberie ! Je voudrais me tuer ! Qu’entreprendre ? Où courir ? Comment me venger de ce méchant tour ? (Ilprend un bâton et court’ çà et là.) Que quelqu’un m’approche de trop près ! Je le rosse à lui tanner le cuir ! Si seulement je les avais ici, ceux qui me chicanent, je leur ferais voir à tous, morbleu !… Comme je les arrangerais ! Que je meure, si…. Je donnerais je ne sais quoi, pour que le garçon me cassât à cette heure un verre à pied. Je me ronge moi-même…. Il faut que je me venge. (Il tombe à coups,de bâton sur un siége.) Ah ! es-tu poudreux ? Tiens ! Je veux décharger sur toi ma colère !



SCÈNE V.

L’HÔTE, SCELLER.

(L’hôte continue de frapper. Sceller est un peu gris. Il est en domino, le masque attaché au bras. Il exprime sa frayeur en voyant l’hôte.)

SOELLER.

Qu’y a-t-il ? Quoi ? Est-il fou ? Soyons sur nos gardes. Ce serait un bel emploi que d’être le substitut de la chaise ! Quel malin esprit peut donc pousser le vieux papa ? Le mieux serait de m’en aller ! Il ne fait pas bon ici. - - - ’ L’hôte, sans voir Sceller.

Je n’en puis plus ! Holà ! le dos et le bras me font mal. (Il se jette sur le siège.) Je suis en nage. ’ -.-• - ; ’ ". . Soeller, à part.

Oui, oui, le mouvement échauffe. (Il se montre à l’hôte.) Monsieur mon père !…

.- "’. L’hôte.

Ah ! mosieu ! Vous passez la nuit en goguettes ! Je me fatigue à mourir, et vous courez hors de la maison ? Mon fou de carnaval