Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/80

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porte son argent au bal et au jeu, et il rit, tandis que Satan fait le carnaval au logis !



SOELLER.

Quelle colère !

L’hôte. Attends, attends, je ne veux plus me tourmenter.

SOELLER.

Qu’y a-t-il ?

L’hôte.

Alceste, Sophie…. Dois-je aussi le lui conter ?

SOELLER.

Non, non !

L’hôte.

Puissiez-vous être au diable, j’aurais enfin du repos ! Et ce

damné coquin avec sa lettre encore ! (Il s’en va.)

SCÈNE VI.

SOELLER, seul. Il exprime son angoisse d’une façon burlesque.

Qu’est-il arrivé ? Malheur à toi ! Peut-être dans quelques moments…. Livre ton front. Préserve seulement ton dos. C’est peut-être découvert ! O malheur ! Oh ! comme je frémis, misérable que je suis ! Je suis sur un brasier. Le docteur Faust souffrait moins de moitié ! Il souffrait moins de moitié le roi Richard III ! Ici l’enfer ! là le gibet ! le cocuage entre deux ! (Il court çà et là comme un fou, et enfin il se remet.) Ah ! le’ bien volé ne rend jamais content ! Va, poltron, vaurien ! Pourquoi t’effrayer ainsi ? Peut-être cela ne va pas si mal. Je le saurai bientôt. (Il voit Alceste et s’enfuit.) 0 malheur ! c’est lui ! c’est lui ! Il me prendra aux cheveux.

SCÈNE VII.

ALCESTE, en habit habillé, avec le chapeau et l’épèe.

Jamais ce cœur n’éprouva un si pénible combat. La rare créature dans laquelle l’imagination du tendre Alceste honorait