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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/118

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CINQUIÈME.

Un jardin d’agrément ; à droite de l’acteur, un berceau. —11 fait nuit


SCÈNE I.

LE COMTE, LAFLEUR.

LAFLEUR.

Je n’entends personne encore. Rien ne remue dans tout le jardin. Je suis fort embarrassé. J’ai pourtant bien écouté. Le Comte, arec importance. Tu as bien écouté.

LAFLEUR.

Soit ! si vous le savez vous-même, c’est d’autant mieux ; car vous pouvez être assuré que je dis toujours la vérité. Mes maîtres se proposaient de se rendre, à cette heure, ici, dans ce jardin. Je ne sais ce qu’ils projettent. Ils sont partis avant nous, à quatre chevaux, et leur voiture s’arrêtera sans bruit à la petite porte. Je les ai laissés, pour cela, descendre de l’autre côté. Je soupçonne que le chanoine a aussi rendez-vous dans ce lieu. Le Comte. Même jeu.

Attends ! (Il tient son petit doigt près de son oreille.) Cet anneau me dit que tu parles vrai, jusqu’à un certain point.

LAFLEUR.

Jusqu’à un certain point ?

LE COMTE.

Oui, c’est-à-dire pour autant que tu peux le savoir toi-même. Je n’ai pas la toute-science, mais cet anneau me dit toujours si les hommes mentent ou s’ils se trompent.