Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/188

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Le Juge.

N’avez-vous pas rencontré ces gens-là ?

Rose.

Je ne m’en souviens pas.

Le Juge, aux paysans.

Ne l’avez-vous pas rencontrée ?

Un Paysan.

Oui, et elle nous a parlé, et nous lui avons dit qu’il se faisait chez son père un grand vacarme.

Martin.

À présent, nous sommes perdus !

Rose.

Ô malédiction !

George.

Voilà ce qui arrive avec les détours !

Le Juge.

Et vous voilà maintenant ! Que direz-vous à cela ? (Ils se regardent les uns les autres ; le juge marche en long et en large et trouve le bonnet.) Oh ! oh ! Qu’est cela ?

George.

Je ne sais.

Le Juge. Il regarde autour de lui, et trouve le chapeau avec la cocarde.

Et ceci ?

Rose.

Je ne comprends pas.

Le Juge, présentant ces objets à Martin.

Eh bien, peut-être savez-vous ? Peut-être comprenez-vous ?

Martin, à part.

Que dois-je dire ?

Le Juge.

Il faudra donc que je vous l’explique. Ceci est un bonnet de liberté ; ceci est une cocarde nationale. Une belle découverte ! Maintenant vous voilà immobiles et muets, parce que c’est trop clair… Dans cette maison est donc le club des conjurés, le rendez-vous des traîtres, le siége des rebelles… Voilà une trouvaille ! Voilà un bonheur !… Vous vous êtes sans doute brouillés, comme les Français… et vous vous êtes pris aux