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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/187

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Rose.

Je… je… me lutinais avec George.

Le Juge.

Vous vous lutiniez ?

Rose. Elle promène le juge et lui fait son récit en cherchant ses idées.

J’avais là dans l’armoire au lait un beau pot de lait caillé… et j’ai fermé l’armoire et m’en suis allée… Alors George est venu… Attends seulement, George !… Alors George est venu, et il se sentait en appétit… et il a forcé l’armoire…

Le Juge.

Hé ! hé !

Rose.

Et il m’a écrémé le pot… et s’est arrangé un déjeuner… le voilà encore… Alors je suis revenue à la maison… et me suis fâchée… et… lui ai donné un soufflet… Alors il m’a prise, et m’a chatouillée, et puis j’ai crié… et puis nous nous sommes chamaillés, et puis nous avons renversé les chaises… et puis il en est tombé une sur les pieds du père… N’est-ce pas vrai, père ?

Martin.

Vous voyez comme je boite.

Rose.

Alors j’ai crié encore plus fort… et…

Le Juge.

Et puis j’ai menti au juge.

Rose.

Je ne mens pas.

Le Juge.

Je crois que vous n’en savez rien vous-même, tant cela coule aisément de vos lèvres. Croyez-vous que l’on n’ait pas mieux l’œil sur vous ?

George.

Comment donc ?

Le Juge, à Rose.

N’avez-vous pas tout à l’heure passé devant ma maison ?

Rose.

Oui.