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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/193

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Martin.

Et il a dit qu’il était citoyen général, et il devenait à chaque instant plus grossier.

Le Seigneur.

C’est la manière.

Martin.

D’abord il a fait le câlin et le bon enfant ; puis il est devenu brutal, et m’a brisé l’armoire et a pris ce qui lui plaisait.

Le Seigneur.

Justement comme ses collègues.

Martin.

Je m’en trouve fort mal.

Le Seigneur.

Pas si mal encore que les provinces où ses pareils ont fait ravage ; où de bons imbéciles se sont aussi joints à eux d’abord ; où ils ont commencé avec des flatteries et des promesses, et fini par la violence, le pillage, la proscription des honnêtes gens, et par toute espèce de mauvais traitements. Remerciez Dieu d’en sortir à si bon marché !

Rose.

Ainsi vous nous protégez, monseigneur ?

Le Seigneur.

Il paraît que vous n’êtes coupables de rien.

Martin.

Les voici.



Scène XIV.

LES PRÉCÉDENTS, GEORGE, LE JUGE, SCHNAPS, PAYSANS. Schnaps, en uniforme, avec le sabre et la moustache, est amené par les Paysans.
Le Seigneur.

En avant, monsieur le général.

Le Juge.

Voici le chef de la révolte ! Observez-le seulement ! Tout comme le disent les gazettes ! L’uniforme ! le sabre ! (Il lui met le bonnet et le chapeau.) le bonnet ! le chapeau ! Il faut le mettre comme cela au pilori ! Vite chez le justicier ! Qu’on fasse une