Je vais le prendre, gracieuse comtesse, et je ferai de mon mieux. Il n’est pas besoin de récompense : je suis votre serviteur pour la vie.
Tu veux partir cette nuit ? Elle est noire et il pleut : reste chez le chasseur.
Je ne sais ce que j’éprouve ; quelque chose me dit de partir : j’ai comme un pressentiment.
Tu n’es pourtant pas accoutumé à voir des revenants ?
Ce n’est pas non plus un pressentiment, c’est un soupçon. Plusieurs paysans se sont rassemblés cette nuit chez le chirurgien. Ils m’avaient aussi invité, mais je n’y suis pas allé : je ne veux point de querelles avec la seigneurie. Et à présent je voudrais y avoir été, pour savoir ce qu’ils projettent.
Que sera-ce ? La vieille histoire du procès !
Non, non, il y a plus que cela ! Laissez-moi ma fantaisie : c’est pour vous, c’est pour les vôtres que je m’inquiète.
Scène VII.
La carabine est telle que je l’avais laissée. Le chasseur me l’a très-bien soignée. Mais aussi c’est un chasseur, et il n’y a rien au-dessus de ces gens-là. Je vais la charger tout de suite, et demain, de bonne heure, je veux tirer un cerf. (Auprès d’une table, où se trouve un candélabre, elle manie une poire à poudre, une mesure, des linges cirés, des balles, un marteau, et charge la carabine lentement et méthodiquement.)
Tu tiens encore la poire à poudre près de la lumière. Comme