une étincelle peut tomber aisément ! Sois donc prudente. Tu te feras un malheur.
Laissez-moi, chère maman. Je suis déjà prévoyante. Qui a peur de la poudre ne doit pas manier la poudre.
Dites-moi, cher conseiller, j’ai la chose fort à cœur. Ne pourrions-nous du moins faire un pas jusqu’à votre retour ?
Je respecte en vous cette ardeur à faire le bien et à ne pas tarder un instant.
Ce qu’une fois je reconnais juste, je voudrais le voir aussitôt exécuté. La vie est si courte et le bien agit si lentement !
Quelle est donc votre pensée ?
Vous êtes moralement convaincu que, pendant la guerre, le bailli a détourné le document ?
L’êtes-vous ?
D’après tous les indices, c’est, je puis le dire, plus que probable.
Vous croyez qu’il le garde encore, dans quelque dessein ?
Croyez-vous ?
La confusion de ses comptes, le désordre des archives, toute la manière dont il a mis à profit ce procès, me font présumer qu’il se ménage une retraite ; que peut-être, si on le presse de ce côté, il songe à se sauver de l’autre, et à vendre le document à la partie adverse pour une somme considérable.
Eh bien, si l’on cherchait à le gagner par l’intérêt ? Il souhaite que son neveu lui soit substitué : si nous promettions à ce jeune homme, à condition que, pour faire ses preuves, il met-