Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/281

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ÉPIMÉTHÉE.

Sa merveilleuse longueur se pliait en tresses brillantes, et, laissée libre, elle serpentait jusqu’à ses talons.

PROMÉTHÉE.

Le diadème !… Celui d’Aphrodite est seul aussi éclatant. Il jetait, comme l’escarboucle, une lumière merveilleuse, inexprimable.

ÉPIMÉTHÉE.

Il brillait pour moi doucement, à travers la couronne de fleurs épanouies. Elles voilaient le front et les sourcils, les jalouses ! Comme le compagnon d’armes couvre l’archer de son bouclier, elles couvraient les flèches meurtrières de ses regards.

PROMÉTHÉE.

Je contemplais cette couronne attachée avec des bandelettes, qui, radieuses, chatoyantes, se pliaient amoureusement sur son épaule.

ÉPIMÉTHÉE.

Je vois encore à son oreille se balancer la perle, aux libres et gracieux mouvements de sa tête.

PROMÉTHÉE.

Elle portait rangés autour de son cou les dons d’Amphitrite. Et sa robe, semée de mille fleurs, comme elle entourait merveilleusement son sein d’une parure diaprée, image du printemps !

ÉPIMÉTHÉE.

Sur ce beau sein elle pressa l’heureux Épiméthée !

PROMÉTHÉE.

Le travail de la ceinture était surtout admirable.

ÉPIMÉTHÉE.

Et cette ceinture, je la déliai avec amour !

PROMÉTHÉE.

Le dragon courbé en cercle autour de son bras m’apprit comment le métal rigide s’allonge et se ferme en anneau de serpent.

ÉPIMÉTHÉE.

Elle m’entoura de ces bras amoureux.

PROMÉTHÉE.

Des bagues ornaient et relevaient sa main délicate.