Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

essayons vainement de le former, il n’est pas le seul que nous supporterons.

Éléonore.

Je ne te croyais pas si exempt de passion, si impartial. Tu t’es promptement converti.

Antonio.

Il faut bien que l’âge ait une prérogative ; que, lors même qu’il n’échappe pas à l’erreur, il puisse du moins se remettre sur-le-champ. Tu t’efforçais d’abord de me réconcilier avec ton ami : maintenant c’est moi qui t’en prie. Fais ce que tu pourras pour que cet homme revienne à lui, et que tout soit bientôt calmé. J’irai moi-même auprès de lui, aussitôt que je saurai par toi qu’il est tranquille ; aussitôt que tu croiras que ma présence n’augmentera pas le mal. Mais, ce que tu feras, fais-le à l’heure même ; car Alphonse repartira dès ce soir et je l’accompagnerai. En attendant, adieu !



Scène V.

ÉLÉONORE, seule.

Pour cette fois, cher ami, nous ne sommes pas d’accord ; mon intérêt et le tien ne marchent pas aujourd’hui la main dans la main. Je vais profiter de ce moment et chercher à gagner le Tasse. Hâtons-nous.