LE ROI.
Nous étions tous inquiets pour cette noble enfant ! Je suis charmé d’apprendre qu’elle est ma parente.
LE DUC.
Et ce n’est pas aujourd’hui la première fois que j’ai senti combien l’orgueil et le souci, la joie paternelle et l’angoisse se confondent en un sentiment trop fort pour l’humanité.
LE ROI.
D’une course vive et prompte, le cheval s’est porté, avec son écuyère, sur l’autre bord, sous les épais ombrages de Collines boisées, et c’est ainsi qu’elle a disparu à ma vue.
LE DUC
Mes yeux l’ont vue encore une fois, avant qu’elle se perdit dans les détours de la chasse rapide. Qui sait quelles campagnes lointaines elle parcourt, le cœur blessé de ne pas se trouver au rendez-vous, où il ne lui est permis encore de s’approcher qu’à une respectueuse distance de son monarque adoré, jusqu’au moment où il daignera la saluer, avec la grâce royale, comme une fleur de sa tige antique ?
LE ROI.
Quel tumulte vois-je naître là-bas ? Quel concours vers les parois du rocher ? (Il fait un signe vers le fond du théâtre. ).
SCÈNE II.
LE DUC, LE ROI, LE COMTE.
LE ROI.
Pourquoi la foule se rassemble-t-elle là-bas ?
LE COMTE.
L’audacieuse écuyère vient, à l’instant même, de se précipiter de ces rochers.
LE DUC.
Dieu !
LE ROI.
Est-elle grièvement blessée ? ’
LE COMTE.
Sire, on a bien vite appelé ton chirurgien.
(