Scène I.
Je l’ai dit bien souvent (et qui ne le sait pas ?), qu’on forme aisément une entreprise, et qu’ensuite on l’exécute avec de grandes difficultés. Que sert-il de penser et de parler avec toute la sagesse possible ? Je m’engage de nouveau dans une affaire qui me sort tout à fait de mes habitudes. Dans la plus belle saison de l’année, je quitte ma maison de campagne ; je cours à la ville ; j’y trouve le temps long, et l’impatience me ramène ici. Maintenant, des fenêtres de cette méchante auberge, je vois mon château, mes jardins, et je n’ose y aller. Si du moins ce gîte n’était pas si mauvais ! Quand je veux m’asseoir, pas une chaise qui ne branle ; je ne trouve pas une cheville pour mon chapeau, et, véritablement, à peine un coin pour ma canne. Mais je passerai sur tout cela, pourvu que j’atteigne mon but et que le jeune couple soit heureux.
- ↑ Goethe a écrit cette comédie en prose.