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LA GAGEURE.

foerster, au dehors

Peut-on loger ici ? N’y a-t-il personne de la maison ?

Dorn.

Ai-je bien entendu ? Fœrster ! Je trouve du moins un compagnon dans ma bizarre situation.

Foerster, entrant en scène.

Dorn ! Est-ce possible ? Est-ce toi ? Pourquoi pas au château ? Pourquoi ici, à l’auberge ? On m’avait dit que tu étais à la ville. Dans ton château, j’ai trouvé tout désert et solitaire.

Dorn.

Pas aussi désert que tu crois. Les amants y sont

foerster.

Qui ?

Dorn.

Éléonore et Edouard, confinés.

foerster.

Les deux jeunes gens ensemble ?

Dorn.

Ensemble ou séparés, comme tu voudras.

foerster.

Explique-moi cette énigme !

Dorn.

Écoute donc, c’est une gageure. Ils ont à soutenir une épreuve qui doit affermir leur bonheur futur.

foerster.

Tu piques de plus en plus ma curiosité.

Dorn.

Edouard et Éléonore s’aiment, et je nourrissais avec plaisir cette inclination naissante, parce qu’une plus étroite union me serait très-agréable.

foerster.

J’ai donné dès longtemps mon approbation.

Dorn.

Edouard est un noble jeune homme, plein d’esprit et de talent, très-cultivé, d’un cœur excellent, de la sensibilité la plus vive, mais un peu prompt et présomptueux.