Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/196

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Il faut donc que la sorcière s’en mêle.

FAUST.

Mais pourquoi justement cette vieille femme ? Ne peux-tu brasser toi-même le breuvage ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Ce serait un joli passe-temps ! Je bâtirais bien mille ponts sur l’entrefaite. Ce n’est pas seulement de l’art et du savoir, c’est de la patience qu’il faut pour cet ouvrage. Un esprit ^tranquille travaille de longues années ; le temps lui seul rend efficace cette fermentation subtile. Et tout ce qui s’y rapporte sont choses tout à fait merveilleuses. Le diable le lui enseigna, c’est vrai, mais le diable ne saurait le faire. (Apercevant les animaux.) Vois quelle agréable engeance ! Voici la servante, voilà le valet. (Avx animaux,} II paraît que la maîtresse n’est pas au logis ?

LES ANIMAUX.

Pour le festin, Hors du logis Elle est allée Par la cheminée !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Et d’ordinaire, combien de temps met-elle à se divertir ?

LES ANIMAUX.

Autant que nous à nous chauffer les pattes.

MÉPHISTOPHÉLÈS, à failSt.

Comment trouves-tu ces douces créatures ?

FAUST.

Aussi insipides que je vis jamais personne.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Non, un entretien comme celui-là est précisément celui que j’aime le mieux à poursuivre. (Aux animaux.) Dites-moi du moins, maudites poupées, ce que vous remuez dans cette bouillie ?. .

LES ANIMAUX.

Nous cuisons une copieuse soupe pour les gueux.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Alors vous avez donc bien du monde ?

Le Singe,