Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/264

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UN MONDAIN.

Oui, pour les pieux, croyez-moi,

Tout sert de véhicule. . - "

Ils tiennent ici, sur le Blocksberg,

Plus d’un conventicule.

UN DANSEUR.

Ne vient-il pas un nouveau chœur ? J’entends des tambours lointains. « Paix ! silence !… Ce sont dans les roseaux Les butors monotones. »

UN MAÎTRE A DANSER.

_ Comme chacun lève les jambes,

Et se démèue de son mieux I 
Le tortu saute, le lourdaud bondit, 
Et ne demande point quelle figure il fait. 

UN MÉNÉTRIER.

Elle se hait à la mort celte canaille, Et se donnerait volontiers son reste : La cornemuse les met ici d’accord, Comme la lyre d’Orphée les bêtes.

UN DOGMATIQUE1.

Je ne me laisse pas étourdir par les cris, Par la critique, par le doute. Il faut bien que le diable soit quelque chose : Sans cela existerait-il des diables ?

UN IDÉALISTE.

L’imagination est, à mon sens, Cette fois beaucoup trop maîtresse. En vérité, si je suis tout cela, Aujourd’hui je suis fou.

UN RÉALISTE."

L’atre est un vrai tourment pour moi,

11 doit fort me contrarier :

Ici, pour la première fois,

Je ne suis pas ferme sur mes pieds.

UN SUPERNATURALISTE.

Je goûte ici beaucoup de joie, Et me complais dans ces figures : Car des diables je puis Conclure aux bons esprits.

1. fl serait inutile de mettre ici des noms propres : les sectes attaquées par Goethe sont de tous les temps.