Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/326

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duisent une harmonie ; des sons aériens je ne sais quel charme s’exhale ; à leur passage, tout devient mélodie ; la colonne, le triglyphe retentit ; je crois même que tout le temple chante. La vapeur s’abaisse ; du sein des légers voiles, un beau jeune homme s’avance en mesure. Ici s’arrête mon office ; je n’ai pas besoin de le nommer : qui ne reconnaîtrait le gracieux Paris ?

UNE DAME.

Oh ! quel éclat de florissante jeunesse !

DEUXIÈME DAME.

Comme une pêche fraîchement cueillie et pleine de suc !

TROISIÈME DAME.

Des lèvres finement dessinées et doucement épanouies !

QUATRIÈME DAME. .

Tu boirais volontiers à cette coupe ?

CINQUIÈME DAME.

11 est charmant, bien qu’il manque un peu d’élégance.

SIXIÈME DAME.

11 pourrait bien avoir un peu plus de souplesse.

UN CHEVALIER.

Je crois deviner en lui le pâtre, mais rien du prince et rien des manières de cour.,

DEUXIÈME CHEVALIER.

Eh ! dans sa demi-nudité, c’est un beau jeune homme ; mais il faudrait d’abord le voir sous le harnois !

Une Dame. 11 s’assied avec mollesse, avec grâce.

UN CHEVALIER.

Sur ses genoux vous seriez à votre aise ?

DEUXIÈME DAME.

Comme il pose élégamment son bras sur sa tête !

UN CHAMBELLAN.

Quelle rusticité ! Je trouve cela révoltant !

UNE DAME.

Vous autres hommes, vous savez gloser sur tout.

LE CHAMBELLAN.

En présence de l’empereur, s’étendre de la sorte !

UNE DAME.

Ce n’est qu’une attitude : il se croit seul.