Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/327

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LE CHAMBELLAN.

Ici le spectacle même devrait être courtois.

UNE DAME.

Le sommeil a surpris doucement le beau jeune homme.

LE CHAMBELLAN.

Il va ronfler tout à l’heure : naturellement ce sera parfait.

Une Jeune Dame, ravie.

Quelle est cette exhalaison, mêlée à la vapeur de l’encens, qui me récrée jusqu’au fond du cœur ?

UNE DAME PLUS MÛRE.

En vérité, un souffle pénètre mon âme tout entière : il s’exhale de lui ! ’

UNE VIEILLE DAME, .

C’est la fleur de l’adolescence, développée dans le jeune homme comme ambroisie, et répandue comme une atmosphère autour de lui. (Hélène paraît.)

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Ainsi donc c’est elle ! En sa présence, je serais tranquille. Elle est jolie sans doute, mais elle n’est pas de mon goût.

L’astrologue.

. Cette fois, il ne me reste plus rien,à faire. En homme d’honneur, je l’avoue, je le reconnais. La belle s’avance, et, quand j’aurais des langues de feu…. On a de tout temps beaucoup célébré la beauté…. Celui à qui elle appa’raît est transporté hors de lui-même ; celui à qui elle appartint fut trop heureux.

Faust.

Ai-je encore des yeux ? Se montre-t-elle au fond de mon âme, la source de la beauté, à larges flots répandue ? Ma course épouvantable me vaut la plus ravissante récompense. Comme le monde était nul, était fermé pour moi ! Que n’est-il pas maintenant, depuis mon sacerdoce ! Pour la première fois, il est désirable, solide, permanent. Que le souffle de la vie m’abandonne, si je puis jamais me désaccoutumer de toi !… L’aimable figure1 qui m’enchanta jadis, qui fit mes délices dans le miroir magique, n’était que la vaine image d’une pareille beauté !… A toi je