Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/329

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LE COURTISAN.

Elle se retourne vers lui avec modestie.

UNE DAME.

Déjà j’observe qu’elle lui fait la leçon. En pareil cas, tous les hommes sont des sots : il croit bonnement être le premier.

UN CHEVALIER.

Ne la critiquez pas : finesse et majesté !…

UNE DAME.

La coquette ! Voilà ce que j’appelle sans gêne.

Un Page. 

Je voudrais bien être à la placejJu galant !

LE COURTISAN.

Qui ne serait pris dans un pareil filet ?

UNE DAME.

Le joyau a passé par bien des mains ; aussi la dorure en estelle passablement usée.

UNE AUTRE DAME.

Dès sa dixième année, elle n’a rien valu.

UN CHEVALIER.

Chacun prend son plaisir en passant : je me contenterais de ces beaux restes.

UN PÉDANT.

Je la vois distinctement ; mais, je l’avoue avec franchise, il est douteux que ce soit la véritable. La présence entraîne dans l’exagération ; je m’en tiens, avant tout, à ce qui est écrit. Or, je lis qu’en effet elle charma singulièrement toutes les barbes grises de Troie ; et, à ce qu’il me semble, cela se rencontre ici parfaitement : je ne suis pas jeune, cependant elle me plait. L’astrologue.

Ce n’est plus un enfant, c’est un héros audacieux qui la saisit…. Elle a peine à se défendre ; il la soulève d’un bras vigoureux. Va-t-il donc l’enlever ?

FAUST.

Téméraire ! insensé ! tu oserais ! tu n’entends pas ? Arrête ! C’en est trop !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Cette fantasmagorie est pourtant ton ouvrage !