Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/419

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succès faciles me déplaisent : ce qu’il faut conquérir a presque

seul des charmes pour moi. vx"

HÉLÈNE et FAUST.

Quelle espièglerie ! quelle fureur ! Nul espoir de le modérer. On dirait le son du cor, qui fait retentir les monts et les vallées. Quel désordre ! quels cris !

Le Chœur. Les jeunes fil les reviennent, en courant, une à une.

Il nous a devancées, et, nous raillant avec dédain, il entraîne ici la plus sauvage de la troupe.

Euphorion, portant une jeune fille.

Lorsque j’entraîne la petite indocile, pour emporter de force le plaisir ; lorsque, pour mes délices, pour ma joie, je presse cette poitrine rebelle, je baise cette bouche révoltée, je fais paraître ma force et ma volonté.

LA JEUNE FILLE.

Laisse-moi ! Sous ces dehors, il est aussi du courage et de la force d’esprit. Notre volonté n’est pas aussi aisément entraînée que la tienne. Me crois-tu donc embarrassée ? Tu comptes beaucoup sur ton bras ! Tiens-moi ferme, et je te brûle, insensé, pour me jouer de toi.’ (Elle s’embrase cl flambe dans l’espace.) Suis-moi dans les airs légers ; suis-moi dans les froides sépultures : saisis le but évanoui.

Euphorion, secouant les dernières flammes.

Ici des roches entassées entre les bocages toufl’us ! Que me veut cet étroit espace ? Je suis jeune et hardi : les vents murmurent, les flots mugissent, j’entends les vents, les flots au loin…. Je voudrais en être voisin ! (Il s’élance toujours plus haut sur les rochers.)

HÉLÈNE, FAUST et LE CHOEUR.

Veux-tu ressembler aux chamois ? Nous tremblons de te voir tomber.

EUPHORION.

Toujours plus haut il faut que je monte ; toujours plus loin il faut que je voie….

Maintenant je sais où je suis ! Au milieu de l’île, au milieu de pays de Pélops, qui tient de la terre et de la mer.

LE CHOEUR.

Si tu ne veux pas séjourner en paix dans les bois et les montagnes,