Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/420

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cherchons, sans tarder, les vignes rangées au penchant des coteaux, les figues et les pommes d’or. Ah ! dans cet aimable pays, reste, aimable enfant !

Euphorion.

Rêvez-vous les jours de la paix ? Rêve qui voudra rêver ! Guerre ! est le mot de ralliement ; victoire ! et il en sera toujours ainsi.

LE CHOEUR.

Qui, dans la paix, regrette la guerre, a rejeté le bonheur de l’espérance.

EUPHORION.

A ceux que cette terre enfanta, de péril en péril, libres, animés d’un courage sans bornes, prodigues de leur sang, dans une sainte, une indomptable pensée : à tous ces combattants, que cette terre assure de la victoire !

LE CHOEUR.

Voyez là haut comme il s’est élevé, et-sans nous paraître petit ! Comme il brille sous le harnois, prêt à la victoire, couvert de bronze et d’acier.

EUPHORION.

• Point de remparts, point de murailles ! Que chacun se repose sur lui seul ! La forteresse inexpugnable, c’est la poitrine du guerrier.

Voulez-vous défier la conquête ? Armés à la légère, volez au combat ! Les femmes deviennent des amazones, et chaque enfant un héros.

Le Chœur.

Sainte poésie !… Qu’elle monte aux deux ! Qu’elle brille, la belle étoile, loin, plus loin toujours ! Et pourtant jusqu’à nous elle arrive ; on l’écoute encore, on se plaît à l’entendre.

Euphorion.

Non, ce n’est point un enfant qui se présente à vous, c’est un jeune homme sous les armes ! Associé aux forts, aux libres, aux vaillants, déjà, dans sa pensée, il agissait. En avant ! Là-bas s’ouvre la carrière dé la gloire.

HÉLÈNE et FAUST.

A peine appelé à la vie, à peine donné au jour serein, tu aspires, des degrés du vertige, à la sphère des douleurs. Ne sommes-nous donc