Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/443

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l’augure s’accomplisse comme il est expliqué ! Je l’accepte avec admiration.

MÉphistophÉlÈs, regardant la droite.

Aux coups répétés et pressants, nos ennemis doivent céder, et, combattant sans assurance, ils se jettent vers leur droite, et troublent ainsi, dans le combat, l’aile gauche de leurs forces principales. La tête solide de notre phalange marche vers la droite, et, aussi prompte que l’éclair, elle tombe sur l’endroit faible…. Maintenant, comme le flot soulevé par l’orage, des forces égales rejaillissent, se heurtent avec fureur dans un double combat. On n’a rien imaginé de plus magnifique. Nous avons gagné la bataille !

L’empereur, à Faust, en regardant à gauche.

Vois, ce point me semble menacé. Notre position est dangereuse. Je ne vois point voler de pierres ; les roches inférieures sont escaladées ; déjà les supérieures sont abandonnées. Maintenant…. l’ennemi, en grandes masses, pénétrant toujours plus avant, a peut-être conquis le passage. Conclusion d’une sacrilège tentative ! Vos artifices sont inutiles. (Unepause.)

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Voici mes deux corbeaux. Quel message peuvent-ils m’apporter ? Je crains fort que cela ne tourne mal pour nous.

L’empereur.

Que nous veulent ces oiseaux de malheur ? Ils dirigent vers nous leurs noires ailes, de l’ardente mêlée sur le rocher.

MÉphistophÉlÈs, aux corbeaux.

Placez-vous tout près de mon oreille. Celui que vous défendez n’est pas perdu, car votre conseil est sage. Faust, à l’Empereur.

Tu as entendu parler de colombes qui, des plus lointains pays, reviennent à leur couvée et leur pâture : c’est oe que tu vois ici, avec une différence importante. Les colombes messagères sont au service de la paix ; la guerre veut pour messagers des corbeaux.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Il s’annonce un fâcheux événement. Voyez, observez le danger pressant, autour de la roche escarpée que défendent nos guerriers ! Les