Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/442

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un reflet des Dioscures, par lesquels juraient-tous les, navigateurs. Ils rassemblent ici leurs dernières forces.

L’empereur.

Mais parle, à qui sommes-nous redevables de ce que la nature, qui veille sur nous, rassemble les plus rares prodiges ?

MÉPHISTOPHÉLES.

A qui, si ce n’est à cet illustre maître qui porte ta destinée dans son cœur ? Les violentes menaces de tes ennemis l’ont ému jusqu’au fond de l’âme. Sa reconnaissance veut te voir sauvé, dût-il y périr lui-même.

L’empereur.

Ils triomphaient de me promener en grande pompe ; j’étais alors quelque chose :. je voulus aussi en faire l’épreuve, et je trouvai bon, sans beaucoup réfléchir, de rendre l’air frais à cette barbe blanche. Je gâtai au clergé une fête, et certes cela ne m’a pas gagné sa faveur. Devrais-je maintenant, après tant d’années, ressentir l’effet d’une bonne action ?

Faust.

Un bienfait spontané porte des fruits en abondance. Lève les yeux en haut : il me semble qu’il veut nous envoyer un augure. Prends garde ! celui-là s’explique d’abord.

L’empereur.

Un aigle plane dans les deux ; un griffon le poursuit avec de furieuses menaces !

Faust.

Prends garde ! cela me paraît très-favorable. Le griffon est un animal fabuleux : comment peut-il s’oublier au point de se mesurer avec un aigle véritable ?

L’empereur.

A présent, en vastes spirales, ils tournent autour l’un de l’autre…. En un clin d’œil, ils s’attaquent tous deux pour se déchirer le cou et la poitrine.

FAUST.

Vois maintenant comme le pernicieux griffon, houspillé, déchiré, ne trouve que défaite, et, laissant tomber sa queue de lion, précipité sur les cimes boisées, disparaît aux regards !

OŒTHE. — TH. III Î8

L’empereur.

Que