LA TENTE DE L’ANTI-CESAR.
On voit un trône et un riche ameublement.
HABEBALD, EILEBEUTE.
EILEBEUTE.
Nous sommes donc ici les premiers.
HABEBALD.
Point de corbeau qui vole aussi vite que nous.
EILEBEUTE.
Oh ! quel trésor ici amoncelé ! Par où commencer ? Par où finir ?
HABEBALD.
Tout l’espace est comble, on ne sait où porter la main.
EILEBEUTE.
Le tapis me conviendrait fort : mon lit est souvent par trop mauvais.
HABEBALD.
Je vois ici pendue une massue d’acier : depuis longtemps j’en désirais une pareille.
EILEBEUTE.
Ce manteau rouge bordé d’or…. j’avais rêvé quelque chose comme cela. /
Habebald, en se saisissant de l’arme.
Avec ceci l’on a bientôt fait : on assomme, et l’on avance. Déjà tu as empaqueté force butin, et tu n’as rien fourré de bon dans le sac. Laisse-moi ces chiffons à leur place ; emporte une de ces ’cassettes ! Elle renferme la solde destinée aux troupes. Elle a de l’or plein le ventre. *•
EILEBEUTE.
C’est un fardeau écrasant ! Je ne puis le soulever, je ne puis le porter.
HABEBALD.
Vite baisse-toi, courbe-toi : je le chargerai sur ton dos robuste.
EILEBEUTE.
Oh ! là, là ! C’est fini, la charge me brise les reins. (La cassette tombe et se brise.)
HABEBALD.
Voilà l’or vermeil en monceaux. Vite à l’œuvre et ramasse.
Eilebeute. Elle s’accroupit. Vite dans mon tablier ! Nous en aurons encore suffisance.
HABEBALD.
Assez comme cela ! Et sauve-toi. (Elle se lève.) O malheur ! Le tablier a un trou ! Que tu marches, que tu t’arrêtes, tu sèmes l’or à profusion.
Trabans, de l’Empereur légitime.
Que faites-vous dans ce