sied à l’homme généreux d’avoir égard aux paroles d’une femme.
J’ai plus d’égard pour elles que pour l’épée d’un frère.
Le sort des armes est inconstant ; nul sage guerrier ne méprise l’ennemi. La nature n’a pas non plus laissé le faible sans secours contre l’orgueil et la dureté : elle lui a donné le goût de la ruse, lui a enseigné l’artifice. Tantôt il cédé, tantôt il diffère, il use de détours. Oui, la puissance injuste mérite qu’on emploie ces ressources.
La prévoyance sait s’opposer à la ruse.
Et une âme pure n’y a pas recours.
Thoas. Ne prononce pas inconsidérément ta propre condamnation.
Oh ! si tu voyais comme mon âme combat pour repousser courageusement, dès sa première attaque, une cruelle fatalité qui veut la saisir ! Suis-je donc ici sans armes devant toi ? Si tu repousses l’aimable prière, ce gracieux rameau, plus puissant que l’épée et les armes dans la main d’une femme, que me reste-t-il encore pour défendre mes sentiments ? Demanderai-je à la déesse un miracle ? N’est-il aucune force dans les profondeurs de mon âme ?
11 paraît que le sort des deux étrangers t’inquiète sans mesure. Parle, qui sont-ils ceux pour lesquels ton esprit s’exalte violemment ?
Ils sont…. ils paraissent…. je les crois Grecs.
Seraient-ils tes compatriotes ? Et sans doute ils ont réveillé chez toi l’idée charmante du retour ?
IphigÉnie, après un moment de silence.
L’homme seul a-t-il donc le privilège des actions extraordinaires ? Lui seul peut-il donc étreindre l’impossible contre sa