Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/66

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THOAS.

Que cette voix m’apaisa souvent !

IPHIGÉNIE.

Oh ! donne-moi la main en signe de paix !

THOAS.

Tu demandes beaucoup en peu de temps.

IPHIGÉNIE.

Pour faire le bien, il n’est pas nécessaire de réfléchir.

THOAS.

Très-nécessaire, car le bien même est suivi du mal.

IPHIGÉNIE.

C’est le doute qui change le bien en mal. N’hésite pas : accorde ce que ton cœur conseille.

SCÈNE IV.

IPHIGÉNIE, THOAS ORESTE, armé.

Oreste, regardant vers le fond.

Redoublez.d’eiïorts ! Arrêtez leur marche ! Quelques instants suffiront. Ne cédez pas au nombre, et couvrez, pour ma sœur et pour moi, le chemin du vaisseau. ( A Ipfiigénie, sans voir le Roi.) Viens, nous sommes trahis. 11 nous reste peu de temps pour fuir. Hâtons-nous ! (Il voit le Roi. )

THOAS. Il saisit son épée.

Nul ne porte impunément l’épée mie en ma présence.

IPHIGÉNIE.

Ne profanez pas la demeure de la déesse par la fureur et le meurtre ! Ordonnez à vos soldats une trêve ; écoutez la prêtresse, la sreur !

ORESTE.

Dis-moi quel est celui qui nous menace.

IPHIGÉNIE.

Honore en lui le roi qui fut mon second père ! Pardonne-moi, mon frère, mais mon cœur filial a remis tout notre sort dans sa main. J’ai avoué votre projet et sauvé mon Ame de la trahison.

ORESTE.

Veut-il nous accorder un retour paisible ?