2’J2 LES ANNKES D’APPREK TISSAGE
« timcnt ! Et tout cela pour rien. pour Hecube ! ltécune, « qu’est-elle pour lui, ou lui pour Hécube, pour qu’elle fasse « couler ses pleurs ?
Pourvu, dit Aurélie, que nous puissions décider notre homme à paraître sur la scène
Nous l’y amènerons par degrés, dit Serlo. Dans les répétitions, je lui ferai lire le rôle, et nous dirons que nous attendons un acteur qui doit le jouer ; nous verrons ensuite comment nous pourrons venir à bout de lui.
Lorsqu’ils furent d’accord sur ce point, ils parlèrent du spectre. Wilhelm ne pouvait se résoudre à confier au pédant le rôle du roi vivant, afin que le bourru pût jouer le fantôme, et son avis était d’attendre plutôt l’arrivée de quelques acteurs qui s’étaient annoncés, et parmi lesquels pourrait se trouver l’homme qu’il fallait.
On peut donc juger combien Wilhelm fut surpris, lorsqu’il trouva, le soir, sur sa table, à l’adresse de son nom de théâtre, ce billet cacheté, écrit en caractères fantastiques « Nous savons, ô singulier jeune homme, que tu es dans un grand embarras. Tu trouves à peine des hommes pour ton ~mbien loin de trouver des esprits. Ton zèle mériterait un miracle nous ne pouvons en faire, mais il arrivera quelque chose de merveilleux. Si tu as confiance en nous, le spectre paraîtra a l’heure voulue. Prends courage et sois tranquille. Il n’est pas nécessaire que tu répondes ta résolution nous sera connue.
Wilhelm courut, avec cet étrange billet, chez Serlo, qui le lut et relut, et assura enfin, d’un air significatif, que l’affaire était de conséquence qu’il fallait considérer mûrement si l’on pouvait et si l’on devait risquer la chose. Ils débattirent longtemps la question. Aurélie gardait le silence et souriait par moments et, quelques jours après, comme on vint encore à parler de l’affaire, elle fit entendre, assez clairement, qu’elle la regardait comme une plaisanterie de son frère. Elle dit à Wilhelm qu’il pouvait être parfaitement tranquille et attendre patiemment le fantôme.
Serlo était de fort bonne humeur ; les acteurs qui devaient partir redoublaient de zèle, pour se faire regretter, et la curio