Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VI.djvu/441

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pija ujut. cijuet. ~ct me iut aise, car je n trouvais que la répétition en grand des choses que je savais parfaitement en petit. « Depuis cette époque, ses visites furent plus fréquentes. Nous parlions de tout, je puis bien le dire ; cependant nos entretiens roulaient d’ordinaire sur la science économique, mais non dans le sens rigoureux de ce mot. Il était souvent question des résultats merveilleux auxquels l’homme peut arriver, même avec des moyens faibles en apparence, par l’emploi conséquent de ses forces, de son temps et de son argent.

e Je ne résistais pas au penchant qui m’attirait vers Lothaire ; je ne sentis, hélas ! que trop tôt combien mon amour était vif et tendre, pur et sincère, et cependant je croyais remarquer toujours davantage que ses fréquentes visites étaient pour Lydie et non pour moi. Lydie du moins en était parfaitement convaincue elle me prit pour sa confidente, et cela contribua quelque peu à me tranquilliser. Ce qu’elle expliquait si fort à son avantage ne me paraissait nullement significatif ; je n’y voyais aucune trace de vues sérieuses et d’une liaison durable, mais je voyais d’autant plus clairement que cette jeune fille passionnée voulait à tout prix lui appartenir.

« Les choses en étaient là lorsqu’un jour ma bienfaitrice me fit soudain une proposition inattendue.

Lothaire, me dit-elle, vous offre sa main et désire que vous « soyez la compagne de sa vie.

« Elle s’étendit sur mes qualités, et me dit, ce que j’avais tant de plaisir à entendre, que Lothaire était persuadé d’avoir trouvé en moi la personne qu’il avait longtemps désirée.

« J’étais au comble du bonheur j’étais recherchée par un homme que j’estimais parfaitement ; chez lui et avec lui, j’allais donner un essor complet, libre, utile et vaste, à mon inclination naturelle, à mes talents acquis par l’exercice. Je donnai mon consentement. Il vint lui-même ; il me parla sans témoins, me tendit la main, fixa ses regards sur les miens, me prit dans ses bras et cueillit un baiser sur mes lèvres. Ce fut le premier et le dernier. Il me mit dans le secret de toutes ses affaires ; me dit ce que lui avait coûté sa campagne d’Amérique ; de quelles dettes il avait grevé ses terres ; qu’il s’était là-dessus brouillé, en quelque sorte, avec son grand-oncle ; comment cet excellent