492 LES AXXJ~HS D’APPRENTISSAGE
son mari sera-t-il présent, peut-être la baronne Comme je trouverai la comtesse changée ! Pourrai-je soutenir sa vue ? Une faible espérance que c’était auprès de son amazone qu’il se rendait, perçait quelquefois à travers ses sombres pensées. H était nuit ; la voiture roula sur le pavé d’une cour et s’arrêta un laquais, portant un flambeau, s’avança d’un magnifique portai], descendit un large escalier et s’approcha de la voiture. « On attend monsieur depuis longtemps, dit-il en ouvrant la portière.
Wilhelm, après être descendu, prit dans ses bras Félix endormi, et le premier domestique dit à un second, qui se tenait à la porte, un flambeau à la main
« Conduis monsieur chez la baronne.
Quel bonheur ! se dit Wilhelm, avec un soudain transport : à dessein ou par hasard, la baronne est ici ! Je la verrai la première. Apparemment la comtesse est déjà couchée. Bons génies, faites que ce moment de perplexité passe d’une manière supportable. »
Il entra dans la maison et se vit dans le lieu le plus sévère et le plus saint, lui semblait-il, où il fût jamais entré. Un lustre étincelant, suspendu au plafond, éclairait vivement un large escalier à pente douce, qui se présentait devant lui et finissait par se courber en deux bras. Des statues et des bustes de marbre étaient rangés sur des piédestaux et dans des niches il crut en reconnaître quelques-unes. Les impressions d’enfance sont ineffaçables jusque dans leurs moindres détails ; il reconnut une muse, qui avait appartenu à son grand-père ; ce ne fut pas, il est vrai, à sa figure et à son mérite, mais à un bras restauré et a quelques réparations de la draperie. Il croyait voir se réaliser un songe. L’enfant pesait sur son bras Wilhelm chancela sur les degrés et se mit a genoux, comme pour le prendre plus commodément mais c’est en effet qu’il avait besoin de se remettre un inslant. Le domestique qui l’éclairait voulut prendre Félix le père ne put se résoudre a s’en séparer. Ensuite il entra dans le vestibule et vit, avec plus de surprise encore, le tableau bien connu, qui représentait le prince malade d’amour. A peine avaitil eu le temps d’y jeter un coup d’ceil. que le valet lui fit traverser quelques salles et l’introduisit dans un cabinet. L~ une