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DE WILHELM MKISTER. 531

choses et bien d’autres existent dans l’homme et doivent être K cultivées, et non-seulement dans un seul, mais chez le grand nombre. Chaque aptitude est importante et doit être déve« loppée. Si l’un ne cultive que le beau et l’autre que l’utile, « l’un et l’autre ensemble ne font qu’un homme complet. L’utile « s’encourage de lui-même, car la multitude le produit et nul « ne peut s’en passer le beau a besoin d’être encouragé, car < peu de gens le produisent et beaucoup en ont besoin. Assez s’écria Wilhelm, j’ai lu tout cela.

Encore quelques lignes seulement voici où je retrouve l’abbé tout entier. « Une force domine l’autre, mais aucune ne < : peut former l’autre ; chaque disposition naturelle renferme « en elle-même, en elle seule, la faculté de se perfectionner c’est ce que comprennent peu les hommes qui se mêlent pourtant d’agir et d’enseigner. n

Et je ne le comprends pas non plus dit Wilhelm. Vous entendrez souvent l’abbé discourir sur ce texte. En attendant, voyons bien clairement et maintenons ce qui est en nous et ce que nous pouvons cultiver en nous ; soyons justes envers les autres, car nous ne sommes estimables qu’autant que nous savons estimer autrui.

Au nom de Dieu, plus de sentences C’est, je le sens, un mauvais remède pour un cœur blessé. Dites-moi plutôt, avec votre cruelle exactitude, ce que vpus attendez de moi, et comment et de quelle manière vous prétendez me sacrifier. Bientôt, je vous l’assure, vous nous demanderez pardon de tous vos soupçons. A vous d’examiner, de choisir ; à nous de vous seconder. L’homme n’est pas heureux avant que ses aspirations infinies se soient limitées elles-mêmes. Ne vous attachez pas à moi, mais à l’abbé ; ne pensez pas à vous, mais à ce qui vous entoure. Apprenez, par exemple, à bien connaître les qualités supérieures de.Lothaire ; comme son jugement et son activité sont unis de nœuds indissolubles comme il est en progrès continuel comme il se développe et entraîne chacun avec lui. Où qu’il soit, il amène avec lui tout un monde ; sa présence anime et enflamme. Voyez, en revanche, notre bon docteur ! Il semble être justement l’opposé de Lothaire. Tandis que Lothairn n’exerce son action que sur l’ensemble, et même sur les objets