dant je veux vous conduire auprès des Trois, qui président à nos sanctuaires : votre lettre leur est aussi adressée, et, réunis ensemble, ils remplacent le chef. »
Wilhelm aurait désiré savoir d’avance ce qu’étaient ces sanctuaires : le surveillant répondit :
« Les Trois, afin de reconnaître la confiance avec laquelle vous nous remettez votre fils, vous révéleront sans doute, avec sagesse et justice, le plus nécessaire. Les objets visibles de nos respects, que j’ai nommés sanctuaires, sont renfermés dans un canton particulier, ne sont mêlés à rien, troublés par aucune chose ; on n’en laisse approcher les élèves qu’à certaines époques de l’année, selon le degré de leur développement, pour les instruire par l’histoire et la peinture, en sorte qu’ils emportent une impression dont ils se puissent nourrir quelque temps dans lu pratique de leur devoir.
Wilhelm arriva devant un porfail, à l’entrée d’un vallon boisé, ceint de hautes murailles. A un signal donné, la petite porte s’ouvrit, et notre ami fut reçu par un homme d’une figure noble et grave, dans une grande et magnifique salle de verdure, ombragée par des arbres et des arbrisseaux de tout genre. A peine pouvait-on distinguer, à travers cette haute et touffue décoration naturelle, d’imposantes murailles et de remarquables bâtiments. Les Trois, qui parurent successivement, firent à Wilhelm un accueil amical, et ils entrèrent avec lui dans une conversation où chacun mit du sien, mais que nous abrégerons pour nos lecteurs.
« Puisque vous nous confiez votre fils, dirent-ils, c’est notre devoir de vous faire connaître plus à fond notre méthode. Vous avez déjà remarqué bien des formes qui ne s’expliquent pas par elles-mêmes au premier coup d’œil. De quel point désirezvous d’abord être éclaire ! ?
— J’ai remarqué des salutations et des gestes décents, mais étranges, dont je souhaiterais connaître le sens : chez vous l’extérieur se rapporte sans doute à l’intérieur, et réciproquement. Faites-moi connaître ce rapport.
— Des enfants sains et bien nés, répondirent-ils, apportent beaucoup avec eux ; la nature a donné à chacun tout ce qui lui est nécessaire pour le présent et l’avenir : développer ces facul-