Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/163

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CHAPITRE II.

Le plus âgé des Trois prit Wilhelm par la main, et le fit entrer, par un portail imposant, dans une salle ronde ou plutôt octogone, si richement décorée de peintures, qu’il en fut saisi d’étonnement. Il comprenait aisément que tout ce qu’il voyait devait avoir une signification importante, quoiqu’il ne pût la démêler du premier coup. Il était sur le point de consulter, à ce sujet, son guide, quand celui-ci l’invita à passer dans une galerie latérale, ouverte, d’un côté, sur un vaste jardin, émaillé de fleurs, qu’elle environnait. Toutefois ce luxe riant de la nature attira moins ses regards que le mur de la galerie : c’est qu’il était couvert de peintures, et le voyageur n’alla pas bien avant, sans remarquer que les saints livres des Hébreux en avaient fourni les sujets.

« Voici, dit l’ancien, où nous enseignons cette religion que, pour abréger, j’ai appelée ethnique. Le fonds s’en trouve dans l’histoire universelle, comme l’enveloppe dans les événements ; on en saisit l’idée véritable dans le retour des destinées de peuples entiers.

— A ce que je vois, dit Wilhelm, vous avez fait au peuple juif l’honneur de prendre son histoire pour base de cet enseignement, ou plutôt vous en avez fait votre objet principal.

— Comme vous voyez, dit l’ancien ; car vous remarquerez qu’on a retracé, dans les socles et les frises, des actes et des événements synchronistiques ou plutôt symphronistiques1, attendu qu’il se rencontre chez tous les peuples des traditions qui ont le même sens et la même portée. Par exemple, vous voyez ici,


1. S«m)f.oveîv, être du même sentiment, être d’accord.