Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/347

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ment. Tant qu’il dura, je me servis de la voiture ; puis je la vendis, afin de continuer ma route en diligence. Pour la cassette, je ne m’en défis qu’à la dernière extrémité, parce que je pensais toujours qu’elle se remplirait encore une fois. Et c’est ainsi que je revins enfin, après un assez long détour, au coin du feu de la cuisinière, où vous m’avez rencontré pour la première fois.


CHAPITRE VII.

Herailie à Wilhelm.

Les liaisons, même lorsqu’elles se forment d’une manière indifférente, ont souvent les suites les plus considérables : à plus forte raison, celle que nous avons formée avec vous, qui, dès le commencement, n’a été nullement indifférente. La merveilleuse clef était tombée dans mes mains comme un gage extraordinaire, et maintenant je possède aussi la cassette. La clef et la. cassette !… Qu’en dites-vous ? Que faut-il en penser ? Écoutez comment la chose s’est passée.

Un jeune homme, à l’air distingué, se présente chez mon oncle, et lui annonce que cet original d’antiquaire, avec lequel vous avez été longtemps lié, vient de mourir, et lui a légué toute sa remarquable collection, mais qu’il lui impose en même temps l’obligation de restituer sans délai tous les objets étrangers qui n’étaient chez lui qu’en dépôt. Nos biens propres ne nous donnent aucune inquiétude, car leur perte ne regarde que nous : pour les biens étrangers, il ne s’était permis d’en recevoir sous sa garde que dans des cas particuliers. Il voulait le soulager de ce fardeau ; il lui défendait même, par son affection et son autorifé paternelle, de s’en charger jamais. Après ce