Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/362

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pratique, isolé, il ne peut se suffire : la société est toujours le premier besoin d’un homme laborieux ; tous les hommes utiles doivent être en rapport les uns avec les autres ; comme le propriétaire qui fait bâtir se pourvoit d’un architecte, et celui-ci de maçons et de charpentiers.

« Ainsi donc nous savons tous comment et de quelle manière notre union est conclue et quel en est le fondement ; nous ne voyons parmi nous personne qui ne puisse, à chaque moment, exercer avec fruit son activité ; qui ne soit assuré que partout où le hasard, l’inclination, la passion même, pourront le conduire, il se verra bien recommandé, accueilli, souten#et même relevé, autant que possible, s’il tombe dans le malheur.

« Il est en outre deux obligations que nous nous sommes rigoureusement imposées : d’abord nous respectons tous les cultes, car ils sont tous plus ou moins renfermés dans le Credo ; ensuite nous admettons également toutes les formes de gouvernement, et, comme toutes exigent et encouragent une activité salutaire, nous agissons dans les limites de ces institutions, selon leur volonté et leurs vœux, sans assigner de terme à notre obéissance. Enfin nous tenons pour notre devoir d’observer et d’encourager, sans pédanterie et sans rigueur, la moralité, comme l’exige le respect de nous-mêmes, qui résulte des trois formes de respect que nous professons tous, et nous avons eu tous le bonheur et la joie d’être initiés, quelques-uns même dès leur enfance, à cette sublime sagesse universelle. Toutes ces choses, nous avons voulu les méditer encore une fois, à l’heure solennelle de la séparation, les proclamer, les entendre, les reconnaître et les consacrer aussi par un adieu fraternel.

« Ne reste pas fixé sur le sol ! Courage ! Ose partir ! Qui a le « bras et la tête, avec une joyeuse vigueur, est partout chez lui * Où que le soleil nous éclaire, nous n’avons point de souci. « C’est pour que les hommes se dispersent sur elle, que la terre « est si grande. »