Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/363

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CHAPITRE X.

Pendant ce chant final, une grande partie des assistants se levèrent vivement, et sortirent de la salle deux à deux, avec des acclamations qui retentissaient au loin. Lénardo, s’étant assis, demanda 4 son hôte s’il songeait à faire sa proposition publiquement, ou s’il demandait une séance particulière. L’étranger se leva, salua l’assemblée et parla en ces termes :

« C’est précisément dans une assemblée comme celle-ci que je désire m’expliquer d’abord sans autres façons. Ces hommes, qui sont restés immobiles, et qu’on juge tous, à les voir, amis du travail, font clairement connaître, en demeurant à leur place, leur désir et leur intention de rester attachés au sol de la patrie. Je les salue tous avec affection, car j’ose leur déclarer que je suis en état de leur offrir à tous, tels qu’ils se montrent à mes yeux, assez de travail pour bien des années. Je désire toutefois, après un court intervalle, une nouvelle assemblée, parce qu’il est nécessaire que j’expose d’abord en confidence l’affaire dont il s’agit aux dignes chefs qui ont rassemblé jusqu’à ce jour ces hommes laborieux ; j’ai besoin de leur persuader que ma mission mérite la confiance. Mais ensuite il conviendra que je m’explique en particulier avec chacun des hommes qui resteront, afin que je sache par quels services ils se proposent de répondre à mes offres considérables. »

Là-dessus Lénardo demanda un peu de temps pour régler les affaires les plus urgentes, et, lorsqu’on eut fixé le terme, tous les hommes qui étaient restés se levèrent avec décence, et ils sortirent aussi deux à deux de la salle, en chantant un hymne d’un caractère grave et doux.

Alors l’étranger, qui se nommait Odoardo, exposa aux deux