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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/417

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davantage, et, comme Lénardo n’avait pas touché ce point, il ne fut pas nécessaire de donner une réponse et des éclaircissements.

Nous espérons qu’on trouvera bien placées ici quelques réflexions générales. Toutes les personnes qui parurent successivement au château de Macarie furent pénétrées pour elle de confiance et de respect ; toutes ressentaient la présence d’une nature supérieure, et cependant cette présence laissait à chacun la liberté de se produire avec son propre caractère. Chacun se montrait tel qu’il était, avec une certaine confiance, plus qu’il n’avait jamais fait devant ses parents et ses amis : car on était invité et engagé à ne faire paraître que ce qu’il y avait de bon, de meilleur en soi : delànaissàit un contentement presque général.

Cependant nous ne pouvons taire qu’au milieu de ces circonstances, assez propres à la distraire, Macarie songea toujours à la situation de Lénardo ; elle s’en expliqua avec sés intimes, savoir Angéla et l’astronome. Ils croyaient lire parfaitement r dans le cœur du jeune baron. 11 était tranquille pour le moment ; la femme, objet de sa sollicitude, était alors aussi heureuse que possible ; Macarie avait d’ailleurs pourvu à l’avenir. Lénardo devait désormais commencer courageusement la grande entreprise, et laisser tout le reste aux événements et à la destinée. Cependant on pouvait soupçonner qu’il était principalement soutenu dans ces entreprises par la pensée d’appeler à lui bonne et Belle, ou même de venir la chercher quand il serait établi.

On ne pouvait s’abstenir ici de réflexions générales ; on observait de près une chose rare : l’amour naissant du repentir ; on se rappelait en même temps d’autres exemples de la singulière métamorphose d’impressions une fois reçues, du mystérieux développement d’inclinations natives ; on remarquait avec chagrin que, dans ces événements, les conseils ont peu de pouvoir, mais qu’il serait d’une haute prudence de s’éclairer autant que possible sur ses propres sentiments, et dé ne pas s’abandonner d’une manière absolue à tel ou tel penchant.

Arrivés à ce point, nous ne pouvons résister à la tentation de transcrire une feuille de nos archives, qui concerne Macarie et le caractère particulier de son esprit. Par malheur, ce document