Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/11

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activité. Au reste, dans tout ce que j’ai conservé, je suis demeuré fidèle à mon rôle de traducteur. C’est toujours une version que j’offre aux lecteurs, ce n’est pas un résumé.

Ce que nous donnons ensuite sous le titre d’Œuvres diverses a été choisi d’entre un grand nombre d’opuscules, qu’on ne pouvait offrir sans distinction au public français. Goethe a laissé une foule de notes et d’articles sur les arts et la littérature. Quelques extraits donneront du moins une idée de ces travaux épars, si nombreux et si divers.

Ainsi donc, comme les Mémoires et les Voyages, la plupart des écrits dont se compose notre dernier volume sont encore des confessions ou plutôt des confidences ; nous retrouverons partout l’homme dans le livre ; mais, outre que les Annales s’arrêtent à l’an 1822, et laissent, par conséquent, une lacune de dix années, les faits relatifs aux temps antérieurs sont assez incomplets, et j’ai dû, comme dans le neuvième volume, y suppléer en puisant aux mêmes sources et en mettant k profit les mêmes secours1.

J’aurais voulu, ma grande entreprise une fois achevée, pouvoir consacrer encore à l’étude de Goethe un temps assez long pour être en état d’offrir au public un travail historique et critique, détaillé et approfondi ; j’avais même formé le projet séduisant de visiter l’Allemagne et Weimar, et d’y recueillir les matériaux d’une étude dans laquelle seraient venues se classer les réflexions éparses que m’a suggérées un long commerce avec mon auteur : mais ni les convenances de mes honorables Éditeurs ni les miennes ne m’ont permis de mettre à exécution ce projet, qui aurait trop retardé cette publication, déjà longtemps différée. Il doit me suffire d’avoir consacré sans partage plusieurs années de ma vie à l’illustre poête, et je vais enfin me séparer de lui, après avoir donné, à la suite des Mémoires, des Voyages et de mon Introduction au tome neuvième, les détails les plus nécessaires pour suppléer aux lacunes que laissaient encore les confidences de l’auteur.

Goethe partit de Rome le 22 avril 1788, et arriva le 18 juin ù Weimar. On a vu avec quelle douleur il avait quitté l’ancienne capitale du monde ; et l’on prévoit qu’il dut avoir de la peine à reprendre


1. Surtout l’excellente biographie de Goethe par M. Lewes. Je l’ai suivie assez fidèlement : cependant je ne dois pas rendre l’auteur responsable de tout ce que j’avance. 11 est difficile d’abréger sans modifier, et, si peu qu’il y ait de moi dans les pages qui suivent, il y a pourtant quelque cho.-e. 11 n’est pas inutile d’ajouter que j’ai dû me servir de la traduction-allemande, qui passe d’ailleurs pour être parfaitement fidèle. Elle est de M. le docleur Jules Frese.