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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/254

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Une partie de plaisir aux salines de Wieliezka et une intéressante promenade à cheval dans les montagnes et le pays au delà d’Adersdach, de Glatz, etc., furent pour moi une nouvelle source d’instruction.

Année paisible, passée à Weimar et dans mes foyers. Ma maison isolée, dans laquelle je pus établir une grande chambre obscure ; les jardins attenants, où je pouvais faire sous le ciel des expériences de tout genre, me mirent en mesure de faire de sérieuses recherches sur les couleurs.

Cependant, pour que la poésie et l’esthétique ne fussent pas trop négligées, j’entrepris avec plaisir la direction du théâtre de la cour. Il nous fut d’autant plus facile de composer une troupe, que nous pouvions choisir dans tous les théâtres d’Allemagne. Breslau, Hanovre, Prague et Berlin nous envoyèrent d’excellents sujets ; mais nous en perdîmes bientôt un estimable dans la personne de Neumann, qui mourut, et nous laissa une fille de quatorze ans, douée du plus naturel et du plus aimable talent, qu’elle me pria instamment de cultiver.

L’opéra étant toujours le plus commode et le plus sûr moyen d’attirer et de charmer Je public, nous y pourvûmes par la traduction d’opéras, français et italiens, et, tranquilles de ce côté, nous pûmes donner une plus sérieuse attention à la comédie et au drame. Le flot Jean de Shakspeare fut notre plus beau succès. Christiane Neumann, que j’avais formée à jouer le rôle d’Arthur, produisit un effet merveilleux ; et toute mon attention dut être de mettre les autres acteurs en harmonie avec elle. C’est ainsi que je procédais d’abord : j’observais dans chaque pièce l’acteur qui excellait, et je tâchais de mettre les autres à l’unisson.

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L’hiver s’était ainsi passé, et le théâtre avait pris quelque consistance. Les meilleures pièces d’Iffland et de Kotzeboue entrèrent dans nôtre répertoire. L’opéra donna le Don Juan de Mozart, et, bientôt après, nous pûmes représenter le Don Carlos de Schiller. Je continuai d’ailleurs au printemps mes travaux