Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
ANATOMIE

n’avait été ni compris ni figuré comme il est dans la nature.

Pendant des années, j’avais inutilement suivi la route battue, dans l’espoir de trouver enfin un sentier nouveau qui me conduirait au but. Je concevais que l’ostéologie humaine devait entrer dans les détails les plus minutieux sur la forme des os, et les considérer sous une infinité de points de vue différents. Le chirurgien est forcé de voir avec les yeux de l’esprit, et souvent sans avoir recours au toucher, l’os lésé ; et la connaissance approfondie des détails doit lui donner une sagacité pour ainsi dire infaillible.

Après de vains efforts souvent répétés, je compris qu’il était impossible de procéder ainsi en anatomie comparée. L’essai descriptif qui se trouve p. 81 nous démontre l’impossibilité d’appliquer un thème général à tout le règne animal ; car la mémoire et l’écriture ne sauraient retenir tous ces détails, et l’imagination tenterait en vain de les reproduire.

On essaya de décrire et de noter les parties au moyen de chiffres et de mesures, mais l’exposition n’y gagna rien en lucidité. La sécheresse des chiffres et des mesures ne rend pas la forme, et bannit toute conception intelligente et animée. J’essayai donc un autre mode de description pour les os isolés considérés toujours dans leurs rapports architecturaux. Mon essai sur l’os pétreux et la bulla, que j’isole du temporal, est un exemple de ce mode de procéder.

Le second essai sur le radius et le cubitus, le tibia et le péroné, peut donner une idée de la manière rapide, il est vrai, dont je voulais établir le parallèle des os. Ici le squelette s’anime, parce qu’il est la base de toute forme vivante, et la destination, les rapports des différentes parties doivent être exactement appréciés. Je n’ai fait qu’indiquer ces comparaisons afin de m’orien-